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#1 2020-03-31 18:16:21

Nico Baudelet
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Question #4 : De quoi a encore besoin le.la musicien.ne à Tulle ?

Pratiquer de la musique à Tulle ou sur le territoire corrézien, c'est possible !

Qu'on soit amateur ou professionnel, on peut trouver des choses sur ce territoire qui répondent aux attentes. Mais quel est leur niveau de service rendu ? Ces services sont-ils pertinents, bien rendus, servent-ils vraiment ?
ET quels sont les services non rendus ? Comment améliorer les choses ? Comment améliorer la vie de ceux et celles qui pratique la musique sur ce territoire ?

Inventaires et propositions... à vos claviers !

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#2 2020-04-02 21:34:12

Damien Morisot
Administrator
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Messages : 25

Re : Question #4 : De quoi a encore besoin le.la musicien.ne à Tulle ?

Pour commencer, je reposte ici les propositions de Sylvain Fermalatet qui avait plus à voir avec ce sujet qu'avec les Nuits de Nacre (post initial dans la question #1) :

Je pense que vous devriez vous recentrer sur quatre énormes actions qui feront s'élever un peu la Corrèze qui est un vide culturel malheureusement.

la première serait d'accompagner les groupes professionnels du département à commencer par ceux qui assurent déjà (pas les cafés gourmands ils n'ont plus besoin, ils ont réussi à être au dessus), qui dit professionnels dit intermittent évidemment. Vous avez commencé avec les humeurs cérébrales (l'an dernier?) et chapitre V cette année, continuez, il y encore quelques groupes de cette envergure en Corrèze, des groupes qui tournent mais qui ont besoin d'aide. Il faudrait, les programmer, les échanger avec votre réseau extérieur (vous prendriez les artistes issus de l'échange), les aider à faire des supports (vidéos, photos, enregistrements), après le principe de résidence pour monter de nouveau spectacles serait une excellente chose. Rien de bien nouveau, mais accessible à TOUT les intermittents corréziens qui le souhaitent.
Ils doivent être prioritaires dans ce dispositif.
Pour définir la priorité, sondez les, entre ceux qui ont une "grosse" prod derrière qui ont donc moins besoin, en tout cas moins urgemment, ceux qui tournent le même spectacle n'ont pas forcément besoin d'un dispositif complet mais de bénéficier du réseau, du soutien. Privilégiez ceux qui se bougent, qui créés, qui tentent et qui tournent.
Financer des projets de musiciens amateurs c'est bien mais souvent, même si le projet est artistiquement bien, si les musiciens ne veulent pas devenir pro (car plein de contraintes pas drôles musicien pro, on ne s'imagine pas) ça ne sert à rien de miser dessus! Misez sur l'expérience, un jeune qui en veut, reviendra vous voir quand il sera pro, un type qui en veut y arrivera, il faut aider ce qui sont en place et précaires. Souvent ils sont précaires car "bons" mais ils font une esthétique pas commerciale, ils ont un avis politique et le donne, ont un fort caractère...
Vous pouvez aussi assurer une partie de la promotion de ces artistes, ils ont besoin de visibilité, ils créés de l'emploi en plus.
Leur faire voir que vous êtes là, que vous les suivez, que vous vous intéressez même si leur musique n'est pas votre tasse de thé, de leur donner des moyens d'avancer, de se sécuriser.
Les aider à faire des tournées en les aidant au démarchages (en tout cas au moins ceux qui n'ont pas de booker ou de "grosse prod")
Mettre en relation les techniciens et les artistes, c'est pas assez fait.
GROSSE MISSION quand même!

la seconde serait d'accompagner les amateurs, ça vous le faites déjà et je crois plutôt pas mal, là je comprend qu'il faille faire du "tri", l'outil "le labo" et les boeufs, les studios de brive... sont tout à fait adaptés à ça. Attention à leur coût que je trouve très élevé, peut être faire un travail d'optimisation? la je ne suis pas compétent
Communiquer avec les conservatoires, les musiques traditionnelles, les écoles de musique indépendantes et communales afin de faire jouer les élèves sur scène, c'est toujours bien et de les faire se rencontrer.
Ouvrir vos portes aux profs (vraiment diplômés car trop d’escrocs en enseignement musical) pour qu'ils puissent diffuser leur savoir, le partager, certes avec les conservatoires mais aussi les indépendants qui ont besoin d'aides, pourquoi ne pas les rémunérer si on peut??? Des vrais cours de musique républicain, pour tous quoi, un peu comme au conservatoire mais sans le coté protocolaire qui peut intimider, un peu comme ça se passe dans certains magasins de musique par ex mais à bas prix pour le client local, voir gratuit.

3/ Programmer à la salle DLQC / l'auzelou et créer un partenariat avec le théatre, enfin "la scène nationale" mais pas sortir de Tulle, c'est un des problèmes, votre programmation se ressent dans toute la corrèze, vous avez une esthétique, un goût et vous n'y pouvez rien, du coup ailleurs, c'est d'autres, plus il y aura d'asso culturelles mieux se sera.
Vous êtes tous trop dans votre coin, dans vos esthétiques, c'est dommage, il y a moyen de faire un réseau plus fort, une programmation plus riche, Tulle coté jazz, classique c'est juste pas bien, coté rock c'est pas mal mais je préférerai moins de concerts et de meilleures qualité, chanson ça commence à être pas mal. Electro moi je déteste et je n'appel pas ça musique donc je me tais sauf si un dj participe à un groupe de musicien là l'ensemble c'est bien de la musique à mon sens et du coup c'est intéressant mais le type qui mix est pour moi un technicien, éventuellement un artiste technicien mais pas un musicien. Donc vu mon avis je suis de mauvais conseils sur ce sujet, n'en mettez pas trop voilà.

4/ IMPORTANTE MISSION et je pense nouvelle, puisque les asso vont fleurir, ils faut les former, les bars aussi, aidez les à bien se comporter, il y a le dispositif gip pour les bars, pour les asso il y a surement des moyens mais FAUT ARRETER LES CONCERTS AU CHAPEAU, AU BLACK et ainsi de suite, c'est de la maltraitance, c'est pas légal. Il y a l'association SMART qui fait des trucs dans ce sens en voulant "légaliser" certaines de ces activités, vous pouvez le faire, en formant, épaulant juridiquement et financièrement les cafés et asso.
Par contre ceux qui ne jouent pas le jeu, continuent de faire du black et cie, ils ne faut pas les aider tans qu'ils ne changent pas, ils ne faut pas leur faire de promo (voir le cri du papier) et même il faudrait les montrer du doigt mais ça c'est pas gagné.

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#3 2020-04-02 22:31:30

Damien Morisot
Administrator
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Messages : 25

Re : Question #4 : De quoi a encore besoin le.la musicien.ne à Tulle ?

Alors je réagis aux propositions de Sylvain.

Sur la première mission (accompagnement des groupes corréziens) quelques remarques :

    • Les échanges de groupes entre lieux ont été tentés très souvent et c’est, à chaque fois, un vrai échec cuisant. Ce n’est pas, à mon avis, une stratégie efficace pour « exporter » hors de Corrèze nos groupes. La recommandation entre salle de concerts ne fonctionne pas.

    • L’accompagnement aux supports, la résidence, ce sont déjà des choses qui sont en place à DLQC. Rendre les corréziens prioritaires sur ces dispositifs est un peu compliqué. La Région qui nous finance nous demande la même chose pour les groupes de Nouvelle-Aquitaine et l’État pour les groupes d’envergure national ou international. Bref des injonctions incompatibles sinon contradictoires.

    • L’accompagnement des amateurs ne doit pas être opposé à celui des professionnels. D’abord on ne fait pas un accompagnement dans le but de « miser » sur la réussite ou non d’un projet. Nous ne sommes pas producteur, ni directeur artistique des projets que nous accompagnons. Ensuite, l’accompagnement à DLQC est plutôt une posture visant à rendre autonome les personnes par rapport à leur projet. Ce n’est donc pas forcément à vocation uniquement d’insertion professionnelle. Encore une fois, l’État notamment, nous demande d’avoir aussi cette attention en direction des amateurs. Enfin, un partenariat comme celui que nous avons avec le conservatoire ou le projet Gimmick construit pour les 15 ans de DLQC démontrent la pertinence de l’accompagnement des amateurs dans ce qu’il amène dans la transformation des personnes qui traverse ces aventures humaines et artistiques.

    • Ce qui est pointé principalement dans la proposition sur cette mission demeure la question clé de tous les groupes et artistes partout tout le temps : comment trouver plus de dates de concerts ? Personne n’a la solution, je crois. Et malheureusement, ça repose sur quelque chose de très subjectif en rapport avec le propos artistique, imminemment complexifié par le numérique qui sur-sature tout le monde d’informations, d’actualités et de propositions artistiques. Ça repose aussi sur la persévérance, la chance aussi parfois, beaucoup.

Sur la deuxième mission (accompagnement des amateurs et lien avec l’enseignement musical) :

    • En effet, j’en ai parlé ci-dessus, DLQC est investi dans cette mission. Y compris sur le rapport à l’enseignement et au conservatoire, où pour le coup, à Tulle, on est loin du côté « protocolaire ». Le département musiques actuelles peut être, à mon avis, citer en exemple dans beaucoup d’endroits, y compris dans des écoles associatives spécialisées dans cette esthétique.

    • Là où j’ai un peu plus d’interrogation c’est sur le coût que tu trouves très élevé, Sylvain. Peux-tu développer ? S’agit-il du coup pour le bénéficiaire (le musicien) ou du coût du service (les dépenses engagées pour offrir ou rendre les services au bénéficiaire) ?

    • Tu cites les magasins de musique et des espaces d’initiation musicale un peu plus libres. Voilà précisément 2 points qui me semblent en effet être un vrai besoin. Pas sûr que DLQC, notamment au vue d’une mauvaise expérience récente, soit, pour l’instant, le mieux placé pour œuvrer dans ce sens. Ça n’empêche pas d’y réfléchir et c’est bien pour cela qu’on a mis la question en débat sur ce forum.

Sur la troisième mission (programmation, diversité artistique et mise en réseau) :

    • DLQC est déjà en partenariat avec la Scène Nationale. Historiquement même, depuis plus de 10 ans avec le Théâtre de Tulle.

    • Mais je te rejoindrais assez sur l’idée de dire que les choses pourraient être plus en réseau. Nos amis du Cri du Papier tente de le faire par un bout avec l’agenda culturel. L’argent restant le nerf de la guerre, c’est aussi une question économique, je crois.

Sur la quatrième mission (formation et mise en conformité réglementaires des organisateurs de concerts) :

    • Là c’est compliqué. Ça touche à la liberté individuelle. Liberté de l’artiste d’accepter d’être payé au black, de manière subie souvent, délibérée aussi parfois, liberté de l’organisateur de le faire comme ça, en ignorant sciemment ou pas, la loi et le droit du travail.

    • Comme je l’ai dit par ailleurs, nous tentons de mobiliser ici en local sur le dispositif Café-Cultures (aide à l’emploi déclaré pour les spectacles dans les bars, hôtels, restaurants) mais il s’agit surtout d’une volonté politique ou pas d’accompagner ces entreprises sur la voie de légalité et de l’emploi pour les intermittents. Le travail reste à faire et DLQC y prend pleinement sa part. Mais c’est de longue haleine…

    • Au delà, les autres organisateurs (autres que cafés, hôtels, restaurants) restent nombreux et là, c’est encore plus compliqué. Certains dispositifs comme Au Bout de la Scène géré par la FAL 19, répond partiellement à cet enjeu (et d’ailleurs aussi à celui de la mise en réseau). Peut-être y-a-t-il en effet quelque chose de nouveau à inventer là ?

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